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"Photogénie", mon allergie : si j'ai guéri, vous le pouvez aussi

Aujourd'hui, je vais vous raconter une petite histoire personnelle, qui m'a amenée à développer une allergie particulière... et à en trouver le traitement adéquat pour en guérir.


NB : Avaler une boîte de 3ème degré avant de lire ce qui suit



  • Le mal du siècle ?


On le connait généralement bien, ce mot magique qui, depuis des décennies, hante les esprits de quiconque se place devant un objectif ou même un appareil photo de téléphone : la fameuse "photogénie". C'est comme si cette notion était la clé ultime pour réussir toutes vos photos. Et donc surtout : rater vos propres portraits, et trouver cette raison logique : "je ne suis pas photogénique". Tapez sur google, y en a partout des articles pour vous dire blablaaaaa que "seul(e) votre photographe sait que vous êtes photogéniques", blablaaa, " vous êtes tous photogéniques".. (moi la 1ère, jusqu'à mon allergie fulgurante). Alors entre nous, avons-nous vraiment une définition claire de ce que cela signifie ?


Un jour, après une journée de shooting corporate en entreprise, j'ai réalisé que le mot "photogénie" sortait de ma bouche et de celle de mes clients trop souvent (oui, 40 collaborateurs, et 40 "je vous préviens je suis pas photogénique"). C'était devenu une sorte de mantra photographique, une formule magique prononcée pour apaiser les âmes inquiètes ou décupabiliser ceux qui les avaient précédemment photographiés, et moi incluse. "Ne vous inquiétez pas, c'est à moi de vous rendre photogénique !" devenait ma phrase réconfortante par excellence.




Ce terme semble être jeté à tout bout de champ, comme si être photogénique était une compétence à part entière que l'on pourrait ajouter à son CV (spoiler alert, oui ça peut l'être : être mannequin, acteur ou autre artiste dans la lumière, ce sont de vrais métiers qui demandent talent et travail acharné !). La photogénie est devenue le sel de la conversation photographique, saupoudré partout, sans réelle réflexion sur sa signification profonde. Je pense d'ailleurs que c'est là que ma "réaction allergique" a commencé à se développer. Mon ouïe ne supportait plus ces syllabes, qui craquaient dans mes tympans telles une cabine d'avion en dépressurisation.


Mais oui, c'était comme si "photogénie" était devenu le sésame ultime, la réponse à toutes les questions photographiques et à toutes les insécurités. On oubliait qu'on était souvent trop durs avec nous-mêmes, que le miroir nous renvoyait notre mal-être du jour ou du passé, plutôt que notre enveloppe réelle, qu'on se focalisait sur des petits détails plutôt que sur un ressenti d'ensemble, qu 'on pouvait apprendre à se découvrir tel qu'on est vraiment... On simplifiait juste tout ça par "Je vous préviens : je suis pas photogénique".



  • Vers un traitement miracle

C'est ainsi que j'ai décidé de lancer ma propre révolution photographique, en me libérant de la tyrannie de la "photogénie". J'ai commencé à mettre en place la formule antihistaminophotogénique quand j'ai compris que la véritable clé réside dans la mise en lumière. Et non, je ne parle pas seulement de jeux de lumières plus ou moins sophistiqués (bien que, il est vrai, la lumière joue un rôle essentiel dans la mise en valeur d'un portrait !). Non, je parle de la lumière naturelle qui émane de chacun de nous. La révélation de cette révolution (à répéter 10 fois sans pause) , la formule de l'antihistaminophotogénique ( à répéter aussi 10 fois sans pause) :


φῶς) + γέννα = X



PHOTO = du grec PHOS / φῶς) = La Lumière, tout ce qui émet de la lumière, qui brille

GENIE = du grec GENNA / γέννα = Engendrer, naître


Soit : Engendrer la lumière. Bon, là je vous l'accorde, je n'invente rien.


  • La lumière, les miroirs, les selfies... l'envers du décor


Mais où veut-elle en venir ? La vérité, c'est que la photogénie n'est pas une qualité innée que l'on possède ou non. C'est plutôt une affaire de mise en lumière, capturer ces moments où la lumière révèle la véritable beauté de chacun. Parfois, il suffit d'un rayon de soleil bien placé (au sens propre comme au figuré !) pour transformer une séance photo ordinaire en une expérience extraordinaire. Et votre reflet dans le miroir ? Le miroir vous renvoie votre humeur. De plus, un reflet dans le miroir ou ailleurs, est INVERSÉ. C'est vous, mais à l'envers. Et pas forcément après une soirée trop arrosée. Vous inversé. Quoique vous en disiez, ce n'est pas vous à l'endroit, faites ce que vous voulez de cette info :)

L'appareil photo, lui, vous photographie à l'endroit !


Le selfie quant à lui, vous renvoie ce que vous voulez y voir (à l'envers aussi !), et alors les filtres à outrance tant qu'on y est (je me lâche, c'est ma 2ème allergie d'ailleurs mais là j'ai pas encore trouvé le remède), et bien ils vous renvoient toutes vos insécurités en pleine face. Soyons honnêtes, quel est le point positif de se dire "Youpi je-suis-belle : j'ai le nez plus fin, la machoire étroite, les yeux bleus - et plus marrons- , la taille fine et la peau lisse comme du plastique sans une ride du haut de mes 42 ans"... "Mais ça te ressemble pas" vous disent gentiment vos proches, et vous-même d'ailleurs le savez. Il entend quoi l'inconscient quand on se dit à soi-même "hey hey la bombaaaaasse sur cette photooo, ça te ressemble pas du tout mais bon". Et puis... POURQUOI est ce que ce serait joli d'être en plastique...? #dysmorphophobie

Bref. Je respire... C'est un autre sujet...

Mais et le regard des autres alors ? Et bien lui, il vous renvoie la façon dont vous vous sentez, ou alors dont eux se sentent (le fameux effet miroir, mais encore là, il ne s'agit pas d'un réel jugement physique objectif).

Tout ça, c'est très subjectif.


  • Et si ce n'était au final qu'une affaire de ressenti...?

Tenez, pas plus tard qu'hier, lors d'une balade parisienne toute pimpante, après avoir appris une bonne nouvelle, je trouvais que les gens me souriaient - ce qui, si vous vivez à Paris, n'est pas chose habituelle - ils étaient beaucoup plus engageants et sympathiques avec moi.

Alors que la semaine dernière, un jour où j'avais le cafard, je trouvais tout moche, moi en 1er. Les gens exécrables. D'ailleurs, ce jour-là, dans la file d'attente au supermarché, un gars en long manteau noir et bottines marron m'est passé devant, et lorsque je lui ai dit "hey ! je fais la queue et j'étais là avant !" il m'a répondu sans même regarder mes yeux "Ah bah je vous avais pas vue". J'étais invisible ! Mais au fond, j'avais bien envie de l'être. Ce genre de jour qu'on voudrait pouvoir zapper d'un coup de télécommande.





La réalité, c'est que tout, mais tout, part de notre cerveau, pour les traumatismes et les diktats qu'on nous a infligés depuis des siècles, et de notre coeur pour le ressenti émotionnel.


Il est grand temps de comprendre que la véritable beauté ne se mesure pas à la perfection des traits du visage, ni aux qualités impressionamment incroyables et talentueuses de votre photographe... mais à la manière dont la lumière danse autour de nous et en nous. Dans ce contexte, tout devient une joyeuse chorégraphie entre la lumière et l'individualité, et l'idée de se faire tirer le portrait devient bien plus légère...!

On ne peut plus se targuer, nous photographes, d'être des magiciens et de vous rendre.... << ce mot est à présent banni >> car ça va bien au-delà d'un appareil photo et du photographe qui va avec. Mon allergie s'est belle et bien atténuée le jour où on s'est tous dit qu'on avait le droit de se plaire, de regarder au delà de nos complexes, parce que quand on regarde bien, plutôt que de simplement voir en surface, on s'aperçoit qu'il y a tout plein de belles choses à voir sur une photo, un portrait, qui vont bien au-delà d'un "je suis - ou ne suis pas << ce mot est à présent banni >>.



Alors, la prochaine fois que vous vous retrouverez devant un objectif en vous demandant si vous êtes << ce mot est à présent banni >>, rappelez-vous simplement que la << ce mot est à présent banni >> n'est rien d'autre que la capacité à vous laisser aller, et à accepter de rayonner. Laissez-vous éclairer par votre photographe, que ce soit moi, un autre photographe, votre amie ou votre tonton Jojo, respirez et ayez confiance, car c'est là que réside la véritable magie de la photographie. C'est d'ailleurs sur cette base qu'on s'accorde lors de mes séance photo reprise de confiance en soi.


La lumière est notre alliée, et se regarder de l'intérieur pour être mieux à l'extérieur est certainement le mot d'ordre dans l'expérience qu'est une séance photo, bien plus qu'un mot à la mode.

Et votre miroir, ben dites lui combien vous êtes génialement incroyable, vous verrez qu'à force de lui répéter, il vous retournera le compliment !



Et pour votre prescription d'antihistaminophotogéniques, n'oubliez pas de prendre rendez-vous pour une consultation. Je travaille en ce moment même sur le remboursement des séances photo par la sécu.

A bonne entendeur...


Et passez de belles fêtes ! ❤️


Marion



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