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À la rencontre de Mélanie, histoire d'une survivante de la méningite

Toutes les photos de cet article sont issues de la séance photo en collaboration entre Marion Frégeac, photographe, et Mélanie Sambrès, les photos sont protégées et il est interdit de les utiliser sans l'accord de l'auteure. Vous êtes cependant libres de partager, aimer et commenter cet article, et ce sans modération !

© Tous droits réservés


Femme rousse qui sourit en regardant l'objectif

Un appel à modèle pour une collaboration photo


En début d'année, j'ai fait un "appel à modèle" pour sortir un peu des shootings habituels que je réalise (principalement des portraits corporate pour les entreprises et du personal branding pour les entrepreneurs indépendants, mais aussi des séances confiance en soi et portrait personnel pour les particuliers). Plusieurs dizaines de femmes avaient répondu à mon appel, toutes aussi jolies les unes que les autres, et j'ai pu sélectionner les profils qui me semblaient le plus correspondre à ma personnalité et au projet que j'avais envie de construire. Pour faire court, celles avec qui j'ai eu une connexion directement à travers les échanges et l'humour.


Le premier contact

Femme rousse posant le regard droit vers l'objectif, avec des cicatrices aux bras

Je me souviens très bien du mail de Mélanie. J’avais ouvert les photos jointes, et la douceur de son visage mélangée à ses beaux cheveux roux m’avaient de suite attirée. Puis j'ai lu son mail, et j’ai senti une petite nana pétillante et pleine de belles énergies. C’est seulement là que j’ai pu lire son histoire qu'elle résumait dans le mail, suite à quoi j'ai regardé les photos de plus près, et j'ai vu ses prothèses aux bras et aux jambes. Elles n'étaient pas cachées, elle m'avait même envoyé une photo en robe... Mais je n'y avais simplement pas prêté attention. En lisant son histoire j’ai compris qu’elle avait été, il y a 6 ans amputée des mains et pieds. Ma curiosité a été piquée : mais qui est cette jeune femme et quelle est son histoire ? L'idée de faire une séance photos ensemble était née, et bien que j'ai mis quelques mois à enfin trouver du temps pour cette collaboration, la rencontre de celle qui, en plus, s'est révélée être ma voisine (150 mètres nous séparent !) a dépassé mes attentes.


La connexion, la rencontre, puis la séance photo


Il y a 15 jours donc, Mélanie est arrivée en début d'après-midi, et on a commencé par une petite séance make up naturel et coiffure que j'ai réalisés pour Mélanie, un petit temps pendant lequel on a pu commencer à se connaitre, et à rire (premier fou rire d'ailleurs à ce moment là :). Ca tombait plutôt bien, j'adore coiffer et maquiller, (et rire !) et Mélanie a pu profiter de ce petit moment cocooning (ça me rappelait quand je coiffais les copines petite, surtout quand elle m'a dit alors que je chauffais de la bouclette : "j'adore qu'on me coiffe les cheveux !"), en bref, quelques minutes de relaxation et d'échanges. La séance ensuite a duré environ 3 heures, on avait des envies assez simples, mais ce qui me tenait à coeur, comme pour tout(e)s mes client(e)s, c'était de montrer celle que je voyais, dans toute sa force, sa sensibilité, sa joie et sa douceur., avec un esprit combatif et un fort caractère évidents, de même que son côté réservée.





Femme rousse proche d'une fenêtre sur un fauteuil vert

Voici donc l'histoire de Mélanie Sambrès, survivante de la méningite, agrémentée des photos de notre séance :


En Janvier 2018, alors qu'elle était avec sa meilleure amie dans le train de retour de vacances aux sports d'hiver, Mélanie, alors étudiante en chirurgie dentaire de 21 ans, s'est sentie soudainement très mal avec une énorme envie de dormir, de forts maux de tête et de ventre. Une passagère du train qui avait remarqué sa détresse a de suite lancé l'alerte et un appel a été fait dans l'espoir de trouver un médecin à bord. Par chance, une urgentiste a répondu à l'appel, mais étant dans un autre wagon, ses observations n'ont pu se faire qu'en vidéo, par Facetime. Cette dernière a de suite remarqué des tâches violacées sur le torse de Mélanie, et a donné l'alerte au chef de train de l'urgence absolue de son cas, c'était un purpura fulminans et il fallait immédiatement arrêter le train pour emmener Mélanie à l'hôpital : les minutes étaient comptées.


Femme rousse éclairée par le soleil à travers les volets

Arrivée à l'hôpital d'Auxerre, le diagnostic fut rapide et violent : un méningocoque avait été détecté (NB : les méningocoques sont les bactéries responsables de méningites aiguës). Etant dans une grande souffrance, elle fut de suite placée dans un coma artificiel, sous antbiotiques. S'en suit un choc sceptique, les organes qui cessent de fonctionner les uns après les autres... sa famille, arrivée sur place en urgence, est alertée de la gravité car son pronostic vital est engagé.


Femme rousse éclairée par le soleil à travers une dentelle

Un jour plus tard, les organes se remettent à fonctionner, miraculeusement, et le coma artificiel durera en tout 2 semaines.


Suite à tout cela, elle avait de bonnes chances de s'en sortir, mais on prévient sa famille; il y aura des séquelles. Elle fut transférée à l'hôpital militaire de Percy, puis rapidement amputée des 2 pieds, et 2 jours plus tard, des 2 mains. Ce qu'elle a ressenti à l'annonce de la nouvelle ? Elle n'en sait trop rien. Elle était "shootée aux médicaments, entre hallucinations et autres, tout a été assez progressif" dit-elle. Elle a par la suite passé 1 an à l'hôpital, d'abord au centre de traitement des brûlés, puis en rééducation, pour apprendre à utiliser les prothèses, et "réapprendre à marcher" : Mélanie ne s'est jamais posé la question, remarcher un jour était une évidence, et donc le port de prothèses.


Professionnellement parlant, avant son accident, Mélanie se destinait à devenir chirurgien-dentiste, ce qui n'était désormais plus envisageable. Elle a été soutenue pour sa réorientation professionnelle par ses professeurs et son entourage et reprit ses études en se dirigeant vers l'informatique biomédical. Elle est aujourd'hui chef de projet dans un laboratoire de recherche en informatique biomédical.




Mélanie a aujourd'hui 27 ans, elle est de nouveau autonome avec, dit-elle, "une vie presque normale". Elle a un esprit compétiteur et combatif, c'est une sportive et on sent de suite en elle cette positivité, qui, clairement devrait tous et toutes nous inspirer. Ancienne patineuse sur glace, elle a pu remonter sur la glace grâce à des prothèses adaptées, et j'ai été très touchée d'ailleurs par la façon dont elle parle de la complicité qui la lie à son prothésiste ainsi que de son soutien. Elle s'est aussi découvert une passion : le rugby fauteuil, une vraie inspiration je vous l'dis !


Femme rousse avec une prothèse au bras qui rigole en regardant par la fenêtre

Elle est forte, positive, et croque à pleines dents la vie, mais demandez-lui comment elle fait pour être si courageuse et forte, elle vous répondra très certainement qu'elle "n'a pas vraiment eu le choix" ! La résilience incarnée. Une grande jeune femme, qui, bien au-delà d'être une survivante de la méningite, ira loin, et une merveilleuse rencontre pour moi, et j'espère qu'elle en inspirera plus d'un.


Femme rousse avec des prothèses aux 4 membres, joyeuse et rieuse

Femme rousse sur un fond vert qui sourit


Mon mot de la fin (de cet article !)


Je finirais par dire ce qui n'est pas toujours facile à penser... Mais, au final, on est tous libres de subir les épreuves de la vie, ou de choisir de les voir sous une perspective différente, regarder les choses de manière positive, est certainement le moyen de surmonter beaucoup d'épreuves, et quel bel exemple que celui de Mélanie !

Retrouvez l'intégralité de la sélection de photos de Mélanie en cliquant sur la photo ci-dessous :

Femme amputée du bras avec des cicatrices en noir et blanc devant une fenêtre, qui tient un chardon

J'espère que son histoire et nos photos vous ont parlé, n'hésitez pas à partager, aimer, et commenter, belle semaine à tous et toutes !


signature de Marion Frégeac






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